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Mission archéologique en Arabie - Le Diwan -

 

(...) Nous entrons par la gorge du Diwân (fig. 82) ; c'est le chemin le plus beau et le plus impressionnant. On s'avance pendant une cinquantaine de pas entre deux murailles de rochers à pic, dans un couloir large en moyenne de 3 mètres. De chaque côté il y a des proscynèmes, des niches sacrées avec des stèles votives. La première, à gauche, est la fameuse stèle consa crée au dieu « A'ara, dieu de Rabel qui est à Bosra » (planche XLI). La dédicace est encore intacte (nab. n° 19).

Ce corridor débouche dans une sorte de petite cour irrégulière, au sol inégal, entourée de hauts sommets majestueux et élégants, auxquels il manque seulement la coloration pour rappeler les plus beaux sites de Pétra (fig. 83). Cela donne l'impression d'un haram dont l'enceinte grandiose a été fixée par la nature elle-même. Il semble bien que l'ancienne population de Hégrâ l'avait ainsi compris et qu'elle avait fait de tout cet ensemble le lieu saint de la localité.

A droite, en entrant, sur la haute paroi qui fait face au sud, on a sculpté encore des pierres sacrées, creusé des niches et gravé une foule de noms. Dans l'angle nord-ouest, il y a une de ces niches, sans bétyle, bien conservée et très élégante (p. 421, fig. 209 s.). Nous continuons à avancer vers le sud en longeant la montagne. Là encore, on voit quelques graffites, mais il faut escalader les premiers rochers qu'on a devant soi; alors on en découvrira de véritables nids. (…)

L'intérieur de la montagne au sud-est est un chaos de sommets très déchiquetés, entre lesquels le vent a accumulé par endroits de hautes dunes de sable. C'est ici que se vérifie bien la description que Yâqût a faite de la montagne de Médâin-Sâleh et que nous citions quelques pages plus haut. Nous sommes allés nous promener un soir dans ce dédale; à peine y avons-nous recueilli quelques graffites. Décidément ceux-ci, comme les stèles votives, sont à chercher aux environs du Diwân, ou bien à l'autre extrémité du gebel Etlib, sur le versant méridional.

LA CITATION DE YAQUT

(...) « Quand on voit ces montagnes à distance, dit Yâqût, on croirait avoir devant soi une montagne continue ; mais une fois qu'on est au milieu, on s'aperçoit que chaque partie est séparée et qu'on peut en faire le tour. Le sable est accumule au pied et on a de la peine à l'escalader. Chaque mamelon se dresse indépendant; on ne peut en faire l'ascension qu'au prix de grandes fatigues. »

Cette description donne bien l'idée du lieu que nous allons parcourir, quoiqu'il ne faille pas la prendre absolument à la lettre. Si un très grand nombre de sommets sont complètement isolés, il y a en beaucoup d'autres aussi qui forment une masse compacte, et tous ces pics sont non seulement d'accès difficile, mais il est même tout à fait impossible de les atteindre. (...)

 

LE CANAL 

Au-dessus de ces objets de culte, on a aménagé dans le flanc de la montagne un petit canal qui va aboutir sur l'esplanade mentionnée ci-dessus, à peu près en face de la chambre dont on vient de parler. Il devait jadis exister à cet endroit un bassin ou une citerne qui aura disparu sous le sable. Le point de départ du conduit est à 100 mètres environ au delà des bétyles, dans une gorge, à l'est (1), où il recueille les eaux de pluie qui s'y ramassent des sommets environnants. Nous pensions trouver dans ce trou quelque texte important, il a fallu se contenter de 4 ou 5 graffites nabatéens ordinaires (n°122 ss.).

Si on s'engage dans les rochers d'en face, au sud-ouest, au bout de quelques minutes, on arrive dans une gorge entre des sommets très élevés; au fond il y a un retrait sur la gauche, comme un petit cirque. C'est là que se trouve le grand graffite nabatéen n° 57, en compagnie de quelques autres.

Mais continuons à remonter la vallée centrale. Après avoir laissé derrière soi le canal, on voit sur un des premiers rochers, à droite, une inscription de 4 lignes, en vieux caractères araméens. Elle est dans un état pitoyable et il est difficile d'en tirer quelque chose (n°127). Quelques pas plus loin les ruines d'un petit qasr enfouies dans le sable attirent l'attention. Elles rappellent beaucoup celles de qasr el-Fahad, et les deux constructions datent probablement de la même époque. Ce fortin (?) fermait au sud la vallée, dont l'autre issue, au nord, près du Diwân, était facile à défendre. De cette manière, l'intérieur du gebel Etlib, inaccessible de partout ailleurs, se trouvait converti en un camp retranché inexpugnable.

En arrière du petit qasr, l'ouàdy s'élargit et vient se fondre avec la grande ouverture qui donne sur la plaine au sud.

(1) Ce canal est nettement visible dans la fig. 84 — à droite au premier plan — au moment où il débouche de la gorge

(...)

 

Mission archéologique en Arabie, P. JAUSSEN et P. SAVIGNAC.


 

 
Le livre de la mission
 
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Description des livres ...
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La préface
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Le journal de la Mission en Arabie

 

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Qui est le père JAUSSEN et son binome SAVIGNAC ?
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Croquis des tombes

 

 

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