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Les résultats des recherches entreprises de 2001 à 2005

 

 

Les travaux réalisés de 2001 à 2005 l'ont été à l'aide de moyens modernes (gestion des données informatisée, prospection géophysique, cartographie à l'aide d'un Système d'Information Géographique (SIG), relevés topographiques et architecturaux, photographie numérique), et dans une perspective réellement pluridisciplinaire. Ils ont permis d'établir que Hégra était une vraie ville, de grandes dimensions, plus hellénisée qu'on ne l'avait cru, et de prendre la mesure d'un site où, aux trois composantes principales : habitat, nécropoles et sanctuaires, s'est ajoutée une composante non moins importante, l'oasis, dont l'emprise n'a cessé de prendre de l'ampleur. Hégra était sans doute un poste frontière ou un poste militaire avancé mais c'était aussi une bourgade qui contrôlait un territoire agricole assez étendu, dont la surface peut être mesurée. Dans le centre urbain, la prospection géophysique a mis en évidence d'innombrables indices révélateurs de vestiges de constructions et d'aménagement de l'espace tels que place, rue, îlot, fournissant ainsi l'empreinte d'une véritable urbanisation. Du point de vue de la chronologie, la mission a mis en évidence une occupation dès le II ème siècle av. J.-C., peut-être le III ème , ainsi que l'existence, comme il fallait s'y attendre, de différentes phases d'occupation. C'est le cas, notamment, dans la nécropole du Qasr al-Bint, où des tombeaux à façade ont succédé à une première occupation caractérisée par des chambres funéraires creusées en hauteur sur la falaise. Les tombeaux du second état n'ont sans doute pas été systématiquement pillés avant la seconde moitié du III ème siècle puisqu'une tombe a été aménagée dans le secteur en 267 ap. J.-C. Différents états sont également apparus sur l'image produite par la détection géophysique grâce à l'existence d'ensembles de constructions qui semblent se couper et dont les orientations ne sont pas les mêmes. L'intégration du site à la province romaine d'Arabie ne fait plus aucun doute et certaines caractéristiques de la présence romaine ont reçu un éclairage nouveau grâce à l'inscription latine, découverte en 2003 par D. al-Talhi, qui mentionne la réfection du rempart de la ville, aux alentours de 175 ap. J.-C., aux frais de la cité des Hégréniens, sous l'autorité de deux centurions, la maîtrise d'ouvrage étant assurée par un personnage qui porte un nom bien nabatéen et qui est dit le « premier de la cité ». Plusieurs inscriptions grecques émanant de soldats romains en poste à Hégra ont par ailleurs été découvertes, dont quelques-unes sont inédites. Les découvertes de tissus dans les tombeaux et les analyses des onguents présents sur certains d'entre eux apportent enfin des informations nouvelles sur les processus qui accompagnaient les inhumations dans le domaine nabatéen. Enfin, les céramologues ont mis en évidence l'existence d'une céramique locale dont les formes sont différentes de celles du répertoire pétréen, alors que la céramique fine était visiblement importée. De même, les importations témoignent d'échanges entre Hégra et le Yémen. Tels sont les principaux acquis des différentes campagnes de terrain mais il faut en ajouter beaucoup d'autres : particularités du décor architectural, techniques de taille des façades rupestres, techniques d'extraction dans les carrières du site, organisation des sanctuaires, etc. Au total, ce sont les travaux de chacun des membres de l'équipe qui, mis à bout, donnent désormais du site une image complètement renouvelée. Il faudra veiller à tenter, un jour, de remettre le site dans une perspective régionale et, pour cela, contribuer, d'une manière ou d'une autre, à la réalisation de la carte archéologique du nord-ouest de l'Arabie, de Madâ'in Sâlih à Aqaba. L'expérience française en matière de cartographie archéologique pourrait alors être mise au service des vastes projets actuellement élaborés dans ce domaine par les autorités saoudiennes.

Conclusion : La mission qui a travaillé sur le site de 2001 à 2005 avait pour objectif une description systématique et exhaustive de tous les vestiges, archéologiques et épigraphiques. Elle visait à montrer toute la richesse de ce site encore mal connu et à montrer qu'il s'agissait d'une véritable ville, ayant un potentiel agricole et des ressources en eau importants, étape majeure sur les pistes caravanières transarabiques. Cette mission a bénéficié de la présence de nombreux spécialistes : archéologues, topographes, géophysiciens, géomaticiens, numismates, céramologues, épigraphistes et documentalistes, toute une équipe qui travaille actuellement à la publication des résultats de la mission, dont trois volumes sont prévus. Deux chercheurs saoudiens en épigraphie dédanite et arabe ont par ailleurs participé à certaines campagnes et deux stagiaires saoudiens ont également été formés par l'équipe.
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Le site de Medain El Saleh
 
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HEGRA, la cité méconnue
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Historique de la mission Nehmé
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