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Diodore de Sicile,

Bibliothèque historique

Livre 19, XCIV, 1- 9

" (...) Antigone, après avoir recouvré sans lutte toute la Syrie et la Phénicie, projeta une expédition contre le territoire des Arabes qu'on appelle Nabatéens. (…) Pour ceux qui les ignorent, il est utile de rapporter les usages de ces Arabes, grâce auxquels, semble-t-il, ils sauvegardent leur liberté. Ils vivent en plein air et appellent patrie ce territoire sans habitations, qui n'a ni rivières ni sources abondantes pouvant ravitailler en eau une armée ennemie. Ils ont pour coutume de ne pas semer de grains, de ne pas planter d'arbres fruitiers, de ne pas boire de vin et de ne pas construire de maisons. Si quelqu'un est pris à agir autrement, le châtiment est la mort. Ils suivent cette coutume parce qu'ils croient que, pour pouvoir en jouir, les possesseurs de ces biens se laisseront aisément contraindre par les puissants à exécuter leurs ordres.
Certains élèvent des chameaux, d'autres du petit bétail qu'ils font paître dans le désert. Des nombreuses tribus arabes qui font paître leurs bêtes dans le désert, ceux-ci sont de loin les plus riches, quoique leur nombre ne dépasse guère dix mille. Un grand nombre d'entre eux a, en effet, pour coutûme de transporter jusqu'à la mer l'encens, la myrrhe et les plus précieux des aromates que leur remettent ceux qui les acheminent depuis l'Arabie dite “heureuse”. Ils aiment passionément la liberté, et lorsqu'une forte troupe ennemie s'avance, ils s'enfuient dans le désert qui leur sert de forteresse : le manque d'eau le rend inaccessible aux autres, mais, pour eux seuls qui ont creusé dans la terre des réservoirs revêtus d'un enduit de chaux, il est un asile sûr. Le sol y étant tantôt argileux, tantôt constitué d'une roche tendre, ils y creusent de grands trous ; ils leur donnent un orifice minuscule mais ils l'élargissent au fur et à mesure qu'ils creusent, si bien qu'à la fin, la dimension obtenue est celle d'un plèthre (environ 30 mètres) de chaque côté. Après avoir rempli ces réservoirs d'eau de pluie, ils en bouchent les ouvertures et égalisent le sol tout autour tout en laissant des signes connus d'eux, mais imperceptibles pour les autres. Ils ne donnent à boire au petit bétail que tous les trois jours pour qu'il n'ait pas sans cesse besoin d'eau en cas de fuite dans le désert. (...) "

 

 

 

 

 

 

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